Dégénérescence maculaire liée à l’âge
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Survol
La dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) touche environ 2,5 millions de Canadiennes et de Canadiens, ce qui en fait la première cause de perte de vision chez les personnes de plus de 55 ans. Cette maladie affecte la vision centrale et peut entre autres occasionner des difficultés à lire, à conduire et à reconnaître les visages. Il existe deux types de DMLA : la forme sèche et la forme humide. L’atrophie géographique est une forme avancée de DMLA sèche.

Œil sain : La macula est une petite partie de la rétine située à l’arrière de l’œil. Siège d’un grand nombre de cellules photoréceptrices, c’est la région de l’œil qui assure la vision centrale détaillée.
Œil atteint de DMLA sèche : Avec l’âge, la macula s’amincit. Il arrive parfois que des dépôts de graisse appelés « druses » s’accumulent et endommagent la macula, ce qui entraîne une perte de vision.
Œil atteint de DMLA humide : À mesure que la macula s’amincit, les vaisseaux sanguins sous-jacents peuvent se dilater et proliférer de manière anormale. Si ces vaisseaux se rompent, du sang s’écoule dans l’œil, ce qui occasionne une perte de vision.
Conséquences de la DMLA sur la rétine
La rétine est le tissu photosensible qui tapisse le fond de l’œil et qui rend la vue possible. Ce tissu est composé de nombreux types de cellules qui fonctionnent en synergie pour envoyer un signal visuel au cerveau. Lorsque la lumière frappe l’œil, les cellules photoréceptrices créent un signal électrique qui traverse les couches de la rétine et remonte le nerf optique jusqu’au cerveau. La couche située sous les photorécepteurs s’appelle « épithélium pigmentaire rétinien ». Ce sont ces cellules qui sont chargées de fournir des nutriments aux photorécepteurs et de les maintenir en bon état.
La DMLA endommage non seulement les cellules photoréceptrices, mais aussi celles de l’épithélium pigmentaire rétinien, d’où une perte de vision. La maladie affecte principalement la région centrale de la rétine appelée « macula », qui assure la vision centrale détaillée.

Facteurs de risque et causes
L’âge constitue le principal facteur de risque de la DMLA, une maladie davantage répandue chez les plus de 60 ans. Il existe également d’autres facteurs de risque, comme le tabagisme, l’alimentation, l’hérédité, les antécédents familiaux et l’origine ethnique (les personnes blanches sont les plus touchées). Bien que cette maladie soit communément associée à l’âge, certaines formes appelées simplement « dégénérescence maculaire » peuvent aussi concerner des personnes jeunes et résulter de facteurs génétiques, environnementaux, alimentaires ou autres.
DMLA sèche
La DMLA sèche est plus répandue, et généralement moins grave, que la forme humide. Elle est causée par un amincissement de la macula. La DMLA est une maladie évolutive, c’est-à-dire que ses symptômes s’aggravent le plus souvent au fil du temps. On distingue trois stades de DMLA sèche : précoce, intermédiaire et avancé. Chez près d’une personne sur dix, la DMLA sèche peut évoluer vers une forme humide, qui accélère la perte de vision. C’est pourquoi il est indispensable de faire preuve de vigilance et d’informer votre spécialiste de tout changement ou de tout symptôme inhabituel.
Symptômes et diagnostic
En général, la DMLA sèche est asymptomatique aux premiers stades de la maladie. C’est pourquoi il est essentiel de passer régulièrement un examen de la vue. L’ophtalmologiste ou l’optométriste vérifiera alors la présence de dépôts jaunâtres appelés « druses », l’un des premiers signes annonciateurs de la dégénérescence maculaire.
Au stade intermédiaire, la DMLA sèche peut s’accompagner d’un léger flou au centre du champ de vision. Il est possible de déceler ces changements ou cette distorsion de votre champ visuel par vos propres moyens, grâce à un outil tout simple : le test d’Amsler. Votre spécialiste pourra notamment utiliser ce test lors de votre examen de la vue.

Traitement
À l’heure actuelle, il n’existe aucun traitement contre la DMLA sèche. Toutefois, vous pouvez prendre quelques mesures préventives pour réduire le risque d’évolution de la maladie.
- Surveillez tout changement dans votre vision. Si vous remarquez certains signes inhabituels, signalez-les immédiatement à votre ophtalmologiste.
- Privilégiez une alimentation variée et pensez notamment à consommer du poisson et des légumes. Un mode de vie sain et une alimentation équilibrée peuvent contribuer à ralentir ou à prévenir l’évolution de la DMLA sèche.
- Faites de l’exercice régulièrement. De nombreuses activités bénéfiques pour votre santé cardiaque le sont aussi pour votre santé oculaire. Consultez votre médecin avant d’entreprendre un nouveau programme d’exercices physiques.
- Arrêtez de fumer. Le tabagisme accroît le risque de développer une DMLA et favorise la progression de la maladie.
La DMLA sèche n’affecte pas la vision périphérique et ne provoque généralement pas de cécité totale. Néanmoins, la dégradation de la vision centrale peut occasionner des difficultés à lire ou à effectuer certaines tâches quotidiennes. Les spécialistes de la réadaptation visuelle proposent alors des techniques et des technologies susceptibles d’optimiser la vision résiduelle.
Suppléments alimentaires : formules AREDS et AREDS2
Plusieurs travaux de recherche montrent que la prise de suppléments alimentaires peut ralentir l’évolution d’une DMLA sèche au stade intermédiaire ou avancé. D’après une étude, la formule AREDS réduit même de 25 % le risque d’évolution de la maladie vers une forme humide [1].
La formule AREDS2, conçue à l’origine pour les fumeurs, a été mise au point plus récemment. Dans ce supplément, le bêta-carotène – qui augmente le risque de cancer du poumon chez les fumeurs – a été remplacé par la lutéine et la zéaxanthine. Une étude publiée en 2022 a montré que la formule AREDS2 réduisait non seulement le risque de cancer du poumon, mais freinait aussi l’évolution de la DMLA plus efficacement que la formule AREDS originale [2].
Néanmoins, les formules AREDS et AREDS2 ne permettent pas de rétablir les capacités visuelles du patient ou de la patiente. La formule AREDS peut cependant retarder la progression vers les stades ultérieurs chez les personnes atteintes de DMLA au stade intermédiaire. Elle peut aussi freiner l’apparition d’une forme avancée de la maladie dans un œil moins gravement atteint. À noter que l’efficacité de ces suppléments n’a pas été démontrée dans les cas de DMLA à un stade précoce [3].
Bien que les formules AREDS et AREDS2 soient offertes en vente libre, il est recommandé de consulter votre ophtalmologiste ou votre généraliste avant de prendre tout nouveau supplément alimentaire.
Atrophie géographique
L’atrophie géographique est une forme avancée de DMLA sèche qui touche plus de 5 millions de personnes dans le monde. Elle entraîne la mort progressive des cellules de la rétine et crée des zones de nécrose ou d’atrophie à l’origine de la perte de vision. Au début, elle se manifeste souvent au cœur de la macula et engendre l’apparition de taches aveugles dans le champ de vision central. Elle peut notamment se traduire par une distorsion du champ visuel, le besoin d’une lumière plus forte pour lire, des difficultés à s’adapter à un éclairage faible ou à reconnaître les visages, une diminution de l’éclat des couleurs ou une vision brouillée lors de tâches plus minutieuses.
Ces symptômes n’apparaissent que lentement et sont indolores. Il est donc tout à fait possible de ne les remarquer que tardivement, d’où la nécessité de consulter un spécialiste de la vision de façon régulière. C’est à l’occasion d’un examen de la vue ou d’une imagerie rétinienne que le diagnostic pourra être posé. L’atrophie géographique est une maladie évolutive susceptible d’engendrer une perte de vision irréversible.
On ne parvient pas encore à en saisir pleinement les causes, mais on pense qu’elle est le résultat du vieillissement, de paramètres environnementaux et génétiques et de plusieurs autres facteurs. Si une personne souffre d’une atrophie géographique dans un œil, elle présente un risque accru de voir la maladie se déclarer dans l’autre.
À l’heure actuelle, il n’existe aucun traitement homologué au Canada, mais plusieurs essais cliniques sont en cours, notamment sur des médicaments et thérapies de remplacement cellulaire. Pour en savoir plus sur ces traitements de pointe, consultez notre page Web consacrée aux essais cliniques (en anglais). Notez qu’il est possible d’optimiser sa vision résiduelle grâce à un meilleur éclairage, à un dispositif de grossissement ou à une aide visuelle.
DMLA humide
La DMLA humide est moins fréquente, mais plus grave que la forme sèche. Environ une personne sur dix atteinte de DMLA sèche développe la forme humide de la maladie, aussi appelée DMLA néovasculaire. À mesure que la macula s’atrophie, les vaisseaux sanguins qui l’irriguent se dilatent jusqu’à atteindre une taille anormale. À défaut de traitement, du sang et du liquide s’écoulent dans l’œil, ce qui endommage les cellules de l’épithélium pigmentaire rétinien et peut occasionner une baisse importante de l’acuité visuelle, surtout de la vision centrale détaillée. La DMLA n’affecte pas la vision périphérique et ne provoque généralement pas de cécité totale.
Symptômes et diagnostic
Il semblerait que l’âge, les antécédents familiaux, le manque d’exercice physique et le tabagisme soient des facteurs favorisant l’évolution de la maladie vers une forme humide [5]. Les symptômes de la DMLA humide peuvent apparaître de façon soudaine et s’aggraver rapidement. En voici quelques exemples :
- Distorsion du champ visuel (les lignes droites semblent courbées ou ondulées);
- Détérioration de la vision centrale;
- Apparition de taches sombres ou aveugles;
- Difficultés à percevoir les détails quand l’éclairage est faible;
- Hypersensibilité aux lumières vives.
En cas de diagnostic de DMLA humide, nous vous encourageons vivement à utiliser le test d’Amsler afin de surveiller votre vision depuis chez vous. Signalez immédiatement tout changement ou toute distorsion de votre champ visuel à votre spécialiste.

Traitement
Différents traitements peuvent freiner l’évolution de la DMLA humide, prévenir la perte de vision, voire rétablir en partie les capacités visuelles du patient en cas de prise en charge précoce.
Médicaments anti-VEGF
Le facteur de croissance endothéliale vasculaire (ou VEGF) est synthétisé par l’organisme et favorise la formation de nouveaux vaisseaux sanguins. Chez les personnes atteintes de DMLA, le taux de VEGF augmente et entraîne une prolifération incontrôlée des vaisseaux sanguins dans l’œil. Les anti-VEGF bloquent l’action des VEGF et sont capables de prévenir, voire dans certains cas d’inverser, le processus de perte de vision. En général, ces médicaments administrés par injection dans l’œil constituent le traitement de première intention de la DMLA humide.
Il existe différents types de médicaments anti-VEGF :
- Aflibercept (EyleaMD);
- Bevacizumab (AvastinMD);
- Brolucizumab (BeovuMD);
- Faricimab (VabysmoMD);
- Ranibizumab (LucentisMD);
- Médicament biosimilaire au ranibizumab (ByoovizMD et RanoptoMD).
- Médicament biosimilaire au aflibercept (AflivuMD and YesafilMD)
Bien que tous ces médicaments aident à freiner la croissance des vaisseaux sanguins, ils ont chacun un mode d’action qui leur est propre et donc des fréquences d’injection et des effets secondaires différents. Notez que certains de ces traitements peuvent ne pas être pris en charge par le régime d’assurance maladie de votre province. Discutez avec votre spécialiste pour connaître les médicaments pouvant vous convenir.
Thérapie photodynamique
La technique consiste à injecter dans le bras du patient un médicament appelé « vertéporfine » (VisudyneMD). Cette substance migre ensuite vers les vaisseaux sanguins de l’œil, puis est activée à l’aide d’un laser afin de limiter les écoulements nocifs dans les couches de la rétine. Il se peut que ce traitement combinant agent médicamenteux et laser soit administré de pair avec un anti-VEGF dans la prise en charge de certains types de DMLA humide.
Chirurgie au laser
La chirurgie au laser est un traitement de dernière intention de la DMLA humide. L’objectif est de cautériser les vaisseaux sanguins anormaux du fond de l’œil à l’aide d’un laser pour stopper les écoulements nocifs dans les couches de la rétine. Ce type de chirurgie peut aider à ralentir la perte de vision, mais pas à rétablir les capacités visuelles du patient. Il provoque des cicatrices et peut générer des taches aveugles, et n’est donc utilisé que dans des cas bien particuliers.
Avancées de la recherche
De nombreuses équipes de recherche s’appliquent à mettre au point des traitements contre la DMLA. Certains visent à réduire les symptômes à l’origine de la perte de vision, à freiner la mort des cellules photoréceptrices, voire à rétablir les capacités visuelles du patient [6].
Voici quelques-uns des axes de recherche les plus intéressants et les plus prometteurs :
- Plusieurs médicaments, dont des anti-inflammatoires, des inhibiteurs du complément, des amplificateurs mitochondriaux et des agents neuroprotecteurs, sont actuellement à l’essai.
- Différents travaux visent à accroître l’efficacité des traitements anti-VEGF ou à réduire la fréquence des injections pour améliorer l’expérience du patient. Les chercheurs travaillent par exemple sur un réservoir d’anti-VEGF rechargeable, implanté sous la paupière et rempli ponctuellement à l’aide d’une aiguille spéciale [7].
- Les thérapies géniques font l’objet d’essais cliniques dans le traitement des formes sèche et humide de la DMLA. Les chercheurs évaluent si ces techniques peuvent prévenir la mort des cellules photoréceptrices, procurer une source continue d’anti-VEGF ou infléchir l’évolution de la DMLA sèche vers une forme humide.
- Des thérapies à base de cellules souches font elles aussi l’objet d’essais cliniques. Le but est de parvenir à remplacer les cellules rétiniennes détériorées ou perdues chez des patients atteints de DMLA à un stade avancé.
- Les prothèses rétiniennes s’appuient sur la technologie pour générer des sensations visuelles. Des travaux sont en cours pour évaluer leur utilité chez les personnes atteintes de DMLA.
RESSOURCES
Vaincre la cécité Canada a élaboré des ressources pour vous aider à trouver vos repères dans le domaine de la santé oculaire. Consultez les liens ci-dessous pour en savoir plus.
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- Découvrez plus d’informations sur les essais cliniques sur la DMLA.
- Parcourez les études financées par Vaincre la cécité Canada.
Références
- [1] https://nei.nih.gov/health/maculardegen/armd_facts
- [2] https://www.ophthalmologytimes.com/view/nih-study-confirms-benefit-of-supplements-for-slowing-age-related-macular-degeneration
- [3] https://nei.nih.gov/health/maculardegen/armd_facts
- [4] http://www.cos-sco.ca/vision-health-information/conditions-disorders-treatments/retinal-diseases/amd/
- [5] https://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK536467
- [6] https://bjo.bmj.com/content/106/3/297
- [7] https://www.aao.org/eye-health/tips-prevention/promising-new-treatments-amd
Section mise à jour le 31 juillet 2025
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